AFP : Enquête préliminaire sur un site internet diffusant des documents classifiés

© AFP, le 10 novembre 2006.

Le parquet de Paris a ouvert fin octobre une enquête préliminaire visant le site
"Géopolitique.com" qui propose à ses abonnés un accès direct à des documents
confidentiels classifiés "secret défense" ou provenant de dossiers d'intruction,
a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

L'enquête préliminaire vise des faits de "violation du secret professionnel et
du secret de l'instruction et de recel", a-t-on précisé de même source.

L'un des responsables du site, l'écrivain-journaliste Guillaume Dasquié, a été
entendu dans ce cadre mercredi pendant près de deux heures par la police.

"L'enquêteur de la brigade de répression des atteintes aux personnes qui m'a
reçu s'intéressait particulièrement à l'origine de documents liés à l'affaire
Borrel (magistrat français assassiné en 1995 à Djibouti, ndlr) que nous avons
diffusés", a indiqué à l'AFP Guillaume Dasquié.

Le site a notamment mis en ligne une note attribuée à la Direction centrale des
renseignements généraux (DCRG), détaillant "des affaires" dans lesquelles Omar
Guelleh aurait été impliqué avant d'accéder à la présidence de Djibouti.

Une fiche de la direction centrale de la police judiciaire évoquant également le
nom de M. Guelleh à propos des menaces d'attentats contre la communauté
française de Djibouti aurait également été évoquée par l'enquêteur, selon
l'écrivain.

Guillaume Dasquié revendique ses transgressions du secret défense ou de
l'instruction sur son site, dont le contenu aurait fait, selon lui, l'objet d'un
procès verbal de constatation.

"Notre but, en diffusant ces documents confidentiels, est de lutter contre la
confusion entre information et communication", dit le journaliste, qui ajoute:
"Et notre manière de le faire est de proposer à nos abonnés des éléments de
preuve, validés et restitués dans leur contexte".

Pour M. Dasquié, cette démarche correspond "à une évolution fondamentale de la
culture journalistique face à un manque de transparence des institutions".