AFP : Enquête pour blanchiment sur des sociétés d’un demi-frère de Ben Laden

© AFP, le 14 mars 2002

Le parquet de Paris a ouvert en décembre 2001 une information judiciaire contre
X pour "blanchiment" concernant des sociétés de l'homme d'affaires suisse
d'origine saoudienne Yeslam Binladin, demi-frère d'Oussama ben Laden, a-t-on
appris jeudi de source judiciaire. Cette information judiciaire a été ouverte à
la suite d'une dénonciation de la cellule de lutte contre le blanchiment du
ministère français de l'Economie. Cette cellule avait repéré des mouvements de
fonds suspects qui ont transité par Paris via une nébuleuse de sociétés liées au
groupe dirigé par Yeslam Binladin.

Yeslam Binladin qui vit à Genève depuis 1985 et dispose depuis presqu'un an d'un
passeport suisse, a toujours déclaré n'avoir plus eu de contact depuis 1981 avec
son demi-frère, instigateur présumé des attentats du 11 septembre à New York et
Washington.

Le 12 septembre 2001, il avait publiquement condamné les attentats perpétrés la
veille aux Etats-Unis. "Je suis choqué par cette attaque terroriste criminelle
qui a tué des gens innocents hier aux Etats-Unis", avait-il déclaré.

Dans un livre intitulé "Ben Laden: la vérité interdite", publié aux éditions
Denoel, Jean-Charles Brisard et Guillaume Dasquié affirmaient que la société
SICO, dirigée par Yeslam Binladin, était "l'une des plus opaques de la galaxie
SGB" (Saudi Bin Laden Group).

Les auteurs soulignaient notamment les nombreuses "zones de porosité dans
l'univers des sociétés de la famille Ben Laden". "Leur identification est
souvent difficile en raison de la multiplication de sociétés écrans, mais de
nombreux liens attestent d'une proximité indirecte avec plusieurs réseaux
frauduleux", affirmaient-ils.

La vente en Suisse de l'édition française et allemande du livre a été interdite
fin janvier par un tribunal de Genève.

A cette occasion, Yeslam Binladin avait réfuté, dans la presse suisse, les
soupçons contenus dans ce livre.

"Par de subtiles insinuations et des montages complètement artificiels, on
laisse entendre que non seulement notre famille n'aurait pas entièrement coupé
ses liens financiers avec Oussama, mais que, de plus, ma société serait
compromise dans plusieurs scandales financiers et des opérations de
blanchiment", avait-il expliqué ajoutant : "tout est faux".