AFP : Selon RSF, Guillaume Dasquié a été menacé de détention provisoire

© AFP, le 7 décembre 2007

Le journaliste Guillaume Dasquié a été menacé d'être placé en détention
provisoire s'il ne révélait pas sa source principale, selon l'organisation de
défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) qui rapporte dans un
communiqué le témoignage que le journaliste lui a fait.

Selon RSF, Guillaume Dasquié, qui avait révélé dans les colonnes du Monde des
documents de la DGSE, a résisté à cette menace et sa source est restée "inconnue
des inspecteurs".

Selon le témoignage rapporté par RSF, une réunion téléphonique hors procédure a
associé le 6 décembre, en milieu d'après-midi, le sous-directeur de la DST
Gilles Gray et le substitut du procureur, à l'issue de laquelle Guillaume
Dasquié s'est vu confirmer le marché suivant: soit il donne des noms, soit il
sera placé en détention provisoire. Ce que le substitut, appelé pour la
circonstance, lui a confirmé.

Selon le journaliste, cité par RSF, ces entretiens visaient à contourner la
procédure qui protège les journalistes sur la confidentialité de leurs sources.
Cependant, ajoute-t-il, "j'ai réussi à protéger ma source principale. Son nom
n'est pas sorti".

Il confirme ainsi les accusations contre les membres du parquet et la DST qu'il
a faites dans Le Monde daté de samedi: "j'ai été surpris des fortes incitations
que j'ai subies de la part de membres du parquet et de la DST pour ne pas faire
usage de l'article 109 du Code pénal sur le secret des sources".

Dans la soirée, Guillaume Dasquié a finalement été présenté à un magistrat qui
lui a signifié sa mise en examen et son placement sous contrôle judiciaire.

Selon RSF, il a pu retrouver ses proches et attend désormais sa convocation
devant le juge antiterroriste chargé de l'information judiciaire, Philippe
Coirre. Mais "il lui est interdit d'entrer en contact avec des membres de la
DGSE, ce qui compromet gravement sa capacité à poursuivre son travail de
journaliste spécialisé sur la raison dEtat", ajoute RSF.

"Le recours à la pression psychologique et au chantage à la détention pour
forcer un journaliste à révéler ses sources est scandaleux", déclare RSF.